Pourquoi moi, ici ?! [PV Silent]

Je marchais depuis déjà quelques heures. Je ne faisais pas attention aux paysages qui défilaient. J’étais plongée dans mes pensées. Cela ne faisait que peu de temps que j’étais ici, dans ce corps encore inconnu. Je le découvrais peu à peu, tentant des expériences. Mais pour le moment, ma vie antérieure me manquait beaucoup. Mon oncle qui m’avait accueillit, ma famille et plus particulièrement mes parents… Je pensais donc à eux quand je me rendis compte de la chaleur étouffant qui régnait dans le lieu où je me trouvais. Le soleil tapait, le sol était dur sec et craquelé et il n’y avait que pour seule végétation de l’herbe sèche. J’en pris une bouchée et la recracha, écoeurée. Ma bouche devenait aussi sèche que l’herbe. L’air devenait oppressant et bientôt irrespirable. Ma respiration ralentissait. *Je hais la chaleur et il faut que je me retrouve dans un lieu comme celui-ci !* Mes sabots traînaient, mes membres tremblaient. Ma crinière me tenait chaud. Ma vue se troubla et à l’horizon se trouvait … une oasis ! Regagnant espoir, je pris le trot. C’était une oasis comme tout le monde en rêve. Des arbres créant de l’ombre et de l’eau… Je baissa l’encolure pour en boire mais arrivé là, mes naseaux touchèrent le sol. Je me redressa et observa le paysage, il n’y avait plus rien… Un mirage ? Non, ce n’est pas un désert ici… Epuisée, fatiguée et exténuée, je tomba au sol, étourdie par cette chaleur intense. Mon corps tomba, soulevant un nuage de poussière. Mes yeux se fermèrent …
*Mais où suis-je ?* Je me leva et regarda autour de moi. C’était le paradis des chevaux ! Il y avait de l’herbe grasse partout, des points d’eau et bien évidemment, des chevaux. Bizarrement, je n’avais plus soif. J’allais…bien. Un sourire s’afficha sur mes lèvres mais quand je voulu partir au galop, mes sabots restèrent plantés dans le sol. Je ne pouvais pas bouger. J’hennis mais les autres chevaux semblaient ne pas me voir. Je mis toute mes force dans mes membres pour me sortir de là mais rien n’y faisait…
Quand tout d’un coup, je me retrouva allongée sur le flanc sur un sol dur et craquelé. J’étais revenu sur cette terre aride…

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« Hey ça va ?! »

*Ai-je vraiment l’air d’aller bien ?!* pensais-je naïvement. Cette température élevée me faisait perdre la tête. Je voyais flou mais malgré ça je réussi à distingué un étalon pie noir qui me regardait. Ses paroles résonnaient dans ma tête. Ma lourde crinière me tenait chaud… Pour moi, c’était fini… Ma bouche était sèche, mes poils étaient collés par la sueur et mes yeux vacillaient. Il ne fallait pas que je m’endorme que si je le faisais, ce serait peut être pour toujours… Mais qu’étais-ce là bas ? Une autre oasis imaginaire sûrement mais le vent amena une odeur d’herbe grasse et d’humidité à mes naseaux. De toute façon, ça ne me coûtera rien d’essayer. Je tenta de me lever et tituba. Je m’appuya sur une peau chaude et humide. Oups, c’était l’étalon qui m’avait parlé. Je me redressa et lui lança un regard désolé. J’avança doucement, les membres tremblants encore. Je retomba une nouvelle fois au sol. Je devais y arriver. J’y arriverai. Bien décidée je me releva, puisant dans mes dernières forces. Les sabots lourds, j’avançais encore. Un mal de tête violent me fit retomber. Je poussa un faible hennissement de douleur. Plissant les yeux, je priais pour que ce mal passe. Et puis zut, je me releva tant bien que mal et reprit ma route. Quand j’arriva sur l’herbe verte, je poussa un hennissement de joie. J’avança encore un peu et vit de l’eau. Je trouva la force de galoper pour plonger dans le point d’eau. Je prit mon élan et m’élança dans les airs. Je tomba dans l’eau, créant une grande vague qui s’échoua sur le sable qui entourait le petit lac. Je buvais l’eau clair quand je vis l’étalon au loin. Je sortis de l’eau et pencha ma tête vers le sol pour la relever en arrière, projetant ma crinière humide au dessus de mon encolure. Je m’ébroua et fixa l’étalon. Je tendis mon encolure et hennit pour l’inviter à se ressourcer. J’avança près d’un palmier et baissa la tête pour manger une touffe d’herbe. Je me releva pour voir si l’autre avait besoin d’aide. Si il en avait besoin, j’accourrais.

. A

. M

« Je suis Silent Rain ! Et toi ? »

L’étalon parvint à venir en titubant. Il plongea dans l’eau, éclaboussant les alentours. Quelques gouttes vinrent s’écraser sur ma robe claire et encore humide. Ma crinière égouttait sur mon encolure. Je m’ébroua une nouvelle fois, secouant mes longs crins couleur crème. L’équidé prononça son nom et me demanda le mien. Silent rain… Ce nom ne lui correspondait pas. Il semblait si joyeux et si …enfantin. Son regard était illuminé pour la joie de vivre. Il semblait sympathique et sociable. Pluie silencieuse… C’était tout l’inverse. Je releva juste la tête et le regarda pour dire d’une voix posée :
« Corona. »
Je repris mon repas, gardant un œil sur cet étalon. C’est en observant l’oasis que je vis des baies à l’autre bout. Je me redressa, me tourna et partis au petit galop. Mes crins volaient au dessus de mon encolure. Ma queue traînait derrière moi. J’étais heureuse d’être ici. Il y avait tout ce qu’il fallait dans cet endroit paradisiaque. Il n’y avait personne ici mis à part Silent Rain. J’arriva près des baies et en pris une bouchée. Un papillon vint se poser sur mon museau sucré, je recula de quelques pas et me frotta involontairement contre les baies. Ma robe blanche était souillée de jus de baie. Je leva les yeux au ciel et m’approcha de l’eau. J’y entra progressivement. Mes crins flottaient sur la surface du lac. Je nagea en direction de Silent Rain. Arrivée près du bord, je me coucha sur le sable fin. Je contemplais l’oasis avec un regard admiratif quand mon regard tomba sur l’étalon pie. Je n’avais pas fait très attention à lui depuis qu’il m’avait parlé pour la première fois. Je lui lança un regard insistant. J’étais curieuse de le connaître…

. J

« Tu regrettes ta vie d'avant, toi ? »

Silent vint se coucher près de moi et me demanda si je regrettais ma vie d’avant. Je réfléchi un moment. Les images principales de ma vie défilaient dans ma tête. D’abord ma naissance, puis mon enfance pourrie gâtée, mon adolescence humble chez mon oncle et pour finir la transformation. Je baissa légèrement la tête et dis d’une voix légèrement tremblante :
« Oui… »
Je fermai les yeux un moment pour ne pas montrer les larmes qui montaient à mes yeux et quand je les rouvris mon regard tomba sur l’étalon. C’était moi ou il venait de me parler ? Je secoua vivement la tête, secouant mon épais toupet. Il était comme moi. C’était un humain dans un corps de cheval. Moi qui croyais être toute seule à vivre ce phénomène si étrange… Et d’ailleurs, pourquoi avant nous vécu ça. Qu’est ce qui l’a provoqué ? Que c’est il passé exactement ? Ces questions restaient en suspend depuis mon arrivée. En naissant humaine je pensais mourir humaine et jamais je n’avais songer à ça. Pendant que je pensais à ces faits mystérieux, je bougeai mon museau dans le sable, pensant peut être y trouver quelque chose. Une brise chaude vint nous caresser tendrement. Mes crins voletèrent légèrement. La sueur revenait couvrir ma robe crème. Je henni doucement à l’adresse de l’étalon. Je devais tout le temps bouger sinon la nostalgie allait s’emparer de moi. Je devais penser à autre chose et vivre ma nouvelle vie qui était mienne jusqu'à ma mort. Sauf si je devais de nouveau subir une transformation… Je me leva donc. Je fis une petite levade et partis au petit trot, la queue en panache et l’encolure arrondie. Je me pavanais sans vouloir forcément plaire. Je faisais cela simplement pour découvrir les nouvelles « fonctions » de mon nouveau corps. Je secoua la tête et m’immobilisa net. Je repartis au pas. J’avança jusqu’à ce que l’eau m’arrive au dessus du poitrail. Je me retourna et lança de l’eau devant moi à l’aide de mon museau. Je regardais Silent, l’invitant à se joindre à moi. Pour le moment, je voulais me faire au moins un ami ici et j’étais persuadée que des liens se créeraient entre lui et moi…

. J

« Tu t'appelais comment avant ? »

Sans le vouloir, j’avais arrosé Silent. Je n’avais pas vu qu’il était arrivé aussi vite ! Il se tourna et rua. Mon corps encore en contact avec l’air fut vite trempé par la gerbe d’eau que j’avais reçue. Ma longue crinière habituellement volumineuse était plate et collée à mon encolure. Silent se mit à rire à pleins poumons. Je poussa un long hennissement joyeux qui retentit dans toute l’oasis. Je me cabra et retomba dans l’eau, l’éclaboussant une nouvelle fois. Mes yeux étaient remplis de joie. J’étais…heureuse. Cela ne m’était pas arrivé depuis quelques années déjà. Je m’immobilisa quand Silent me demanda comment je m’appelait avant.
« Moi c’était Jade… et toi ? »
Ma voix était légèrement tremblante. Je le regarda profondément. Silent était toujours joyeux avec son petit regard enfantin toujours présent dans ses yeux. A l’affût du moindre petit amusement possible. J’étais en extase devant tant de gaieté après avoir tout quitté pour cette nouvelle vie. Cela dépassait toute compréhension de ma part. Je ne comprenais pas comment on pouvait être si heureux après avoir quitté sa famille qui nous est si chère et qui est si précieuse dans une vie. Même si la mienne ne me comprenait pas tout le temps…

[Désolé du retard mais les cours on repris et c’est pas évident =S et puis pas trop d’inspi là … Désolé…]

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